Le Zoo de la Palmyre, éleveur reconnu d’espèces menacées

Le Zoo de la Palmyre est un parc zoologique situé à proximité de Royan en Charente Maritime (17). Ce zoo créé en 1966 héberge aujourd’hui 110 espèces d’animaux de tous les genres. En plus d’être l’un des zoos français les plus réputés, le Zoo de la Palmyre joue un rôle très important dans la conservation des espèces menacées que ce soit d’un point de vue in situ (dans le milieu naturel) ou ex situ (en captivité). Ainsi, le zoo participe a plus d’une cinquantaine de programmes d’élevage des espèces menacées.

En plus d’être réputé pour ses flamants rouges de Cuba au pied d’une célèbre cascade, le Zoo de la Palmyre est connu pour avoir permis de nombreuses naissances. Les plus marquantes étant par exemple celles des girafes de Rothschild, des guépards du Soudan ou encore celle d’un rhinocéros blanc.

 

Zoo de la Palmyre, laissez-vous emporter par la magie des animaux ! » Influence CSE

© F. Perroux/Zoo de La Palmyre

 

En 2022, le zoo a accueilli une nouvelle espèce tant attendue. Cette espèce mystérieuse, évoquée dans un de mes articles datant de 2020 est la loutre géante.

La loutre géante est le plus grand représentant de la famille des mustélidés. La plus impressionnante des 13 espèces de loutres dispose d’un physique dépassant le mètre et pesant une vingtaines de kilogrammes. Ses pattes palmées lui permettent d’être aussi agile dans l’eau qu’un poisson, tandis que son physique et sa puissante mâchoire font d’elle un terrible prédateur capable de briser les carapaces les plus résistantes. Sa corpulence est également un atout face aux prédateurs qui croisent son chemin le long des rivières sud-américaines, comme les caïmans ou les jaguars par exemple. La loutre géante est d’ailleurs connue sur les réseaux sociaux pour son courage face à ces derniers. Cette espèce vit dans divers pays d’Amérique du Sud tels que la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Pérou,…

Cet animal est sociable et vit dans des groupes familiaux similaires à ceux des loups, c’est-à-dire organisés autour d’un couple dominant. Chaque individu a un rôle bien précis dans son groupe, que ce soit pour sécuriser la famille, surveiller le territoire, pêcher ou bien participer à l’éducation des plus jeunes.

Son alimentation est principalement composée de poissons et de crabes. Au Zoo de la Palmyre, chaque loutre géante consomme plus de quatre kilogrammes de poisson par jour !

Cette espèce est classée « en danger » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Les menaces qui pèsent sur elle sont la déforestation, le braconnage, l’orpaillage ou encore l’agriculture.

 

Afin d’accueillir cette espèce en danger, le zoo a investi une somme colossale proche du million d’euros. La hauteur de cet investissement n’a qu’un seul but, créer le meilleur environnement possible pour le bien-être de cette espèce.

Depuis le début de cette année, le mâle Arni (né en 2020 à Leipzig en Allemagne) et sa femelle Brazilia (née en 2018 au zoo de Givskud en Autriche) vivent dans une installation toute neuve. Cette dernière ayant été rénovée après le départ des ours polaires.

Un immense bassin vitré permet d’observer les impressionnants mustélidés mais ce n’est pas tout, car afin de garantir l’avenir de cette espèce en captivité et de pouvoir faire reproduire le nouveau couple de La Palmyre, le zoo a créé un espace intérieur disposant de bassins, d’un sol couvert de copeaux de bois pour creuser mais aussi de « catiches », tanières propres aux loutres. Les loutres peuvent ainsi se cacher dans la végétation ou dans leur bâtiment, nager dans un grand bassin, s’amuser avec des cascades mais aussi se reproduire au calme, à l’abri des visiteurs.

Ainsi, les loutres géantes se sont parfaitement acclimatées à l’environnement charentais et sont maintenant prêtes pour la reproduction !

 

L’arrivée des nouvelles égéries de La Palmyre n’aurait pas pu se faire sans l’existence des programmes européens d’élevages (EEP).

Depuis la Convention de Washington en 1973, il est interdit de prélever des animaux sauvages dans la nature. Afin de maintenir la reproduction des animaux menacés dans le milieu naturel, en parcs zoologiques, des programmes d’élevage ont été mis en place quelques années plus tard. Les animaux participant aux programmes d’élevage n’ont aucune valeur lucrative afin d’éviter le braconnage en parcs zoologiques, malgré cela, certaines espèces échappent à ceci, comme le rhinocéros dont la corne vaut très cher sur le marché asiatique.

Le principe est simple, une personne (biologiste, vétérinaire,…) à pour rôle de coordonner la population européenne ou mondiale d’une espèce précise. La plupart des coordinateurs ont une profession dans un parc zoologique en plus de gérer les programmes d’élevage. Le coordinateur est essentiel à la reproductions des espèces, il organise les transferts d’animaux, il crée des groupes reproducteurs ou non, il peut demander la stérilisation de certains animaux mais également demander la rénovation des installations où vivent ces animaux.

Afin de participer à ces programmes d’élevage, les zoos doivent être membre de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) et pour participer à des programmes mondiaux, ils doivent être membre de la WAZA (Association Mondiale des Zoos et Aquariums). Tous les zoos ne peuvent pas être membre de ces associations, il faut des installations respectant le bien être animal et participer à des programmes de sauvegarde in situ (milieu naturel). En cas de non-respect des règles de ces associations, les zoos peuvent subir des punitions, comme l’arrêt de la participation au programme d’élevage par exemple.

 

Parmi les programmes d’élevage exercés au Zoo de la Palmyre se trouve celui de l’éléphant d’Asie. Il s’agit d’un véritable enjeu de reproduire cette espèce emblématique surtout dans un zoo comme celui de La Palmyre où l’éléphant est un emblème.

La reproduction des éléphants d’Asie en France est aujourd’hui, un fait uniquement possible dans seulement deux parcs zoologiques qui sont le Zoo de la Palmyre et le parc du Pal en Auvergne. La dernière naissance en date sur le sol français est celle de Jack, un mâle né le 16 mai 2021 au Pal. 

Le Zoo de la Palmyre a pendant de longues années maîtrisé la reproduction de cette espèce et a permis la naissance de 8 éléphanteaux entre 1995 et 2006. Cependant, en 2015, le mâle reproducteur nommé Shinto est décédé, laissant derrière lui trois femelles dont la petite dernière de La Palmyre, Ziha, une éléphante née en janvier 2006. 

En mai 2018, je vous évoquais la création d’un nouveau bâtiment composé de deux loges et d’un paddock attenant. En effet, afin de relancer la reproduction des éléphants en son sein, et suite aux recommandations du coordinateur du programme d’élevage, le Zoo de La Palmyre a décidé de réaliser un bâtiment permettant l’accueil d’un nouveau mâle reproducteur en sécurité. Le nouveau bâtiment permet également de réaliser de l’entraînement médical, nécessaire à la gestion des éléphants en captivité, et ce afin d’entretenir les pieds des pachydermes, de réaliser des prises de sang, échographies,…

Ainsi, en novembre 2018 est arrivé Gandhi, un jeune mâle alors âgé de 12 ans et pesant environ 3,5 tonnes. Ce jeune colosse est né le 20 mars 2006 au zoo de Copenhague (Danemark) et est arrivé à l’âge de 5 ans au zoo de Heidelberg (Allemagne) afin de rejoindre un groupe de mâles adolescents dans le but d’acquérir une culture sociale, une attitude nécessaire pour pouvoir se reproduire avec les femelles à l’avenir. Après une collaboration entre soigneurs allemands et charentais, Gandhi est arrivé sans encombre à La Palmyre. Le voyage s’est déroulé dans un conteneur spécialisé pour le transport d’éléphants, nécessitant néanmoins d’attacher les pieds de l’éléphants pendant le trajet.

L’objectif de l’arrivée de Gandhi est donc bel et bien de se reproduire avec les trois femelles du zoo, avec une préférence pour Ziha, les deux autres étant aujourd’hui relativement âgées.

Cependant, le Zoo de la Palmyre m’a confirmé que pour l’instant, aucune gestation n’avait eu lieu depuis l’arrivée du jeune mâle reproducteur. L’espoir d’une naissance perdure malgré tout, après avoir eu des difficultés à réaliser à bien ses tentatives d’accouplement, Gandhi semble lors des derniers accouplements observés avoir parfaitement atteint le canal urogénital de la femelle. Le canal urogénital étant le canal reliant en partie les organes reproducteurs à la vulve de l’animal, ce dernier mesure parfois plus d’un mètre, c’est la raison pour laquelle l’intromission par le mâle n’est pas si évidente. Il faut en effet savoir que le sexe du mâle ne pénètre pas entièrement le canal urogénital, tout repose donc sur la capacité du sexe du mâle à projeter la semence. Malgré cela, pour que l’accouplement soit fructueux il faut que la femelle concernée soit en période de chaleur (œstrus), cette période intervient seulement une fois tous les trois à quatre mois chez l’éléphant. 

Il faudra tout de même se montrer patient avant une éventuelle naissance, la gestation chez les éléphants d’Asie étant particulièrement longue. Elle s’étend en effet sur plus de 21 mois.

 

Le Zoo de la Palmyre| Campings Atlantique

Le Zoo de la Palmyre est également très présent dans la mise en œuvre de nombreux autres programmes d’élevage. Ces dernières années, des succès de reproductions sont observables chez diverses espèces de lémuriens, antilopes, oiseaux,… 

Il y a déjà eu des heureux événements cette année à La Palmyre, le cheptel du zoo s’est en effet récemment étoffé par la naissance d’un chimpanzé et celle d’un gibbon de Gabrielle.

La reproduction des primates fait donc partie de l’une des spécialités du zoo. Par exemple, avec le Zoo de Mulhouse, le Zoo de la Palmyre est le seul en France à avoir eu des réussites en matière de reproduction chez le lémur aux yeux turquoises mais aussi chez le cercopithèque de Hamlyn. 

En France, le zoo a également été précurseur dans la réussite de la reproduction des guépards, des gorilles ou encore des otaries. Ces réussites ont pu être réalisées grâce à un suivi vétérinaire complet et en adéquation avec le comportement que ces espèces ont dans la nature. Tout de même, le zoo a su évoluer et apprendre de ses erreurs, certaines techniques rapprochant l’homme et l’animal comme le fait de nourrir les bébés gorilles au biberon ont aujourd’hui été bannis sauf en cas de nécessité lorsque les mères abandonnent leur progéniture. 

Le Zoo de la Palmyre figure donc parmi les parcs zoologiques ayant un rôle important, celui de préserver les espèces menacées d’extinction dans la nature. Ce rôle, le zoo l’a pris à cœur depuis de nombreuses années. C’est la raison pour laquelle le zoo est également engagé dans plusieurs programmes de sauvegarde en milieu naturel tel que Helpsimus, programme dédié à la protection du grand hapalémur à Madagascar.

Je souhaiterais remercier le Zoo de la Palmyre pour m’avoir offert les nombreuses informations nécessaires à la réalisation de cet article et plus particulièrement Florence Perroux pour m’avoir consacré du temps !

 

 

Site internet du zoo :http://www.zoo-palmyre.fr

Photographies : 1) https://s28164.pcdn.co/files/DSC0915-scaled-e1604437310798-1280×720.jpg; 2) https://static-otelico.com/cache/hotel_des_terrasses/le-zoo-de-la-palmyre.jpg; 3) https://www.wetlands.org/wp-content/uploads/2021/02/Giant-otter-eating-fish-pantanal-brazil-shutterstock.jpg; 4) http://www.zoo-palmyre.fr/fr/news/des-loutres-g%C3%A9antes-au-zoo; 5) https://live.staticflickr.com/3841/14802051448_022e1d4a6e_b.jpg; 6) https://www.campings-atlantique.com/sites/camping-atlantique/files/styles/gallery_lightbox/public/zoo_de_la_palmyre_3.jpg?itok=lWzbO1Bu.

Written by martin

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