Varan de Komodo

Le varan ou dragon de Komodo (Varanus komodoensis) est le plus grand lézard du monde, les mâles peuvent peser jusqu’à 165 kg et mesurer 3 mètres. C’est un animal trapu, court sur pattes, cependant celles-ci sont musclées et prolongées de longues griffes acérées. Elles lui permettent de courir à plus de 20 km/h. Sa queue est aussi longue que son corps, c’est une véritable arme qu’il utilise comme un fouet. Il vit sur l’île de Komodo en Indonésie (Asie du Sud-Est) mais également sur quelques autres îles à proximité. Ce reptile est unique de part son intelligence comparable à celle d’un chien mais également grâce à son allure préhistorique similaire à celle d’un dragon, d’où son célèbre surnom.

C’est un animal solitaire et territorial cependant leur habitat étant constitué de petites îles, il est impossible pour un varan de rester seul toute la journée. Surtout à l’heure du repas, lorsque le dragon tue une proie ou trouve un cadavre, ses congénères arrivent peu de temps après .

Le repas du varan peut être constitué de singes, oiseaux, lézards (y compris de son espèce lorsqu’ils sont jeunes), cerfs et même buffles d’Asie. Le varan à une technique de chasse unique dans le règne animal car sa technique consiste à mordre sa proie et à attendre la mort de celle-ci, et cela grâce au venin du dragon.

Pendant des décennies, les scientifiques ont pensés que ce qui tuait la victime du varan était tout simplement la salive de ce-dernier, constituée de 57 bactéries mortelles différentes, certainement suite à un régime alimentaire presque entièrement constitué de charognes. Mais il y a peu, des scientifiques ont prouvés le contraire et que du venin était bien présent dans la bouche du dragon de Komodo. Ce venin est composé de deux substances différentes et complémentaires, l’une est une substance anticoagulante, empêchant la cicatrisation de la plaie, et l’autre est une substance hyper-tensive, qui augmente la pression artérielle et accélère le rythme cardiaque de la victime, aggravant davantage l’hémorragie.

Afin de trouver de quoi manger, le dragon utilise sa langue bifide, couramment appelée la langue fourchue. Cette langue également présente chez de nombreuses espèces de serpents, permet au varan de sentir sur une très grande distance et cela grâce à l’organe de Jacobson situé en dessous de son nez. Cet organe est également présent chez l’Homme, cependant le notre est beaucoup moins développé et nous permet seulement de sentir à proximité de notre nez et de différencier les goûts de la nourriture par exemple. L’organe de Jacobson, qu’il utilise en ramenant des particules présentes dans l’air à l’intérieur de sa bouche, grâce à sa langue de 60 cm, lui permet également de ressentir comment est l’environnement dans lequel il se situe et donc de marcher dans la nuit sans avoir besoins de ses yeux (quasiment inutiles chez le varan), et cela sur de longues distances de plusieurs kilomètres.

Le varan a une autre similitude avec les serpents, il se nourrit de la même  manière, sa bouche est en effet extensible tout comme chez les pythons et il dispose également d’un tuyau de respiration qui lui permet de respirer quand sa bouche est entièrement remplie de nourriture. Les dents du varan de Komodo sont tout comme chez les pythons, tranchantes et dirigées vers l’intérieur de la bouche. Ainsi, il ne mâche pas sa nourriture mais l’avale en une ou plusieurs gorgées. La digestion est extrêmement lente et l’animal n’aura besoin de manger que dans quelques semaines voir un mois après un énorme festin. En moyenne, un dragon à l’état sauvage mange 12 repas en une année.

La vie du varan consiste principalement à se lézarder en plein soleil. En effet, c’est un reptile, il a le sang froid et doit donc pouvoir réchauffer son corps. Cependant lorsque les températures sont trop élevées (plus de 50 degrés Celsius), il se réfugie à l’ombre afin que sa température corporelle avoisine les 30 à 40 degrés Celsius. Lorsqu’il ne dort pas, le varan se déplace sur son territoire et est l’affût des éventuels ennemis présents sur son passage. Régulièrement, des bagarres éclatent, le plus souvent ce sont des mâles en quête de dominer les autres mâles. Ces combats ne sont pas sanglants, l’objectif est juste d’humilier son adversaire.

Les mâles sont beaucoup plus nombreux que les femelles, sur l’île de Komodo, 4 varans sur 5 sont un mâle. Ainsi, entre mai et août (période de reproduction), lorsqu’une femelle est dans les environs, les combats entre mâles sont virulents, la rareté des femelles est un bon argument pour donner toutes leur forces au combat. Après s’être battu, ils s’accouplent avec la femelle tant désirée.

Les première approches sont souvent tendues, la femelle n’hésite pas à griffer le mâle, elle s’assure que le mâle est le bon avant de longues années de fidélité, en effet, le varan de Komodo est monogame.

Peu de temps après l’accouplement, la femelle s’isole et en septembre elle creuse plusieurs nids. Le nids principale est le plus grand et est composé d’une sorte de chambre, les autres nids sont des pièges dédiés aux amateurs d’œufs de varan. La femelle va pondre une vingtaine d’œufs dans le nid principal et veiller sur eux pendants 7 à 8 mois. Pendant cette période elle sera méfiante envers tout ce qu’elle pourra croiser et sera prête à mourir pour ses petits. Après la sortie de l’œuf, les petits se reposent avant de sortir du nid et de se diriger vers les arbres. A partir du moment ou ils sortent du nid, ils sont livré à eux mêmes face aux nombreux prédateurs, même leur propre mère est capable de les manger. Le fait de grimper aux arbres est un comportement instinctif tout comme les petites tortues marines qui se dépêchent de rejoindre l’océan après être sortie du nid.

Les varans juvéniles ont une peau colorée verdâtre voir jaunâtre, quelques années plus tard, vers l’âge de 3 à 5 ans, ils auront une peau d’adulte plus foncée (gris/orange/noir). Cette peau est très particulière car elle est renforcée par des plaques munies de petits os appelés ostéodermes, qui forment une sorte de cotte de maille.

Enfin, la plus grande particularité du varan de Komodo est la parthénogénèse, il s’agit d’un mode de reproduction très rare dans lequel les femelles peuvent pondre des œufs viables en l’absence de mâles. Dans ce cas précis, l’analyse génétique a montré que les rejetons n’avaient hérité que du patrimoine génétique de leur mère.

 

En France trois parcs zoologiques présentent des varans de Komodo, le ZooParc de Beauval, le Touroparc Zoo et Biotropica.

Le ZooParc de Beauval :

Depuis février 2020, 5 varans sont observables dans deux enclos différents.

Le premier enclos est le lieu de vie de 3 femelles arrivées en novembre 2019 en provenance de Chester en Angleterre, il s’agit de Sahti, Lara et Mie, 3 sœurs nées en 2013 au zoo de Colchester.

Le second enclos est le lieu de vie de Drac (né le 28/12/2009 à Rotterdam) et d’une femelle également née en 2009, il s’agit certainement de sa sœur.

Le Touroparc Zoo :

Depuis 2019, un mâle de 7 ans vit au Touroparc, il s’agit de Curu (né le 18 janvier 2013 au zoo de Colchester en Angleterre), c’est le frère des 3 femelles présentes au ZooParc de Beauval.

La serre tropicale Biotropica :

Depuis 2018, un mâle de 6 ans vit dans une petite serre située dans une grande serre tropicale. Il s’agit de Smaug (né le 28 novembre 2012 à Barcelone).