Diable de Tasmanie

Au début du XVIIIᵉ siècle, des colons européens arrivèrent sur une île peu connue, mystérieuse, située aux portes du grand froid antarctique en Océanie. C’est île située à presque 200 km de l’Australie se nomme la Tasmanie. On dit qu’à l’époque, les premiers colons européens étaient terrifiés par des cries stridents qu’ils entendaient dans la forêt.Ces cris qu’ils attribuaient au diable sont à l’origine du célèbre nom de l’animal qui les émettait, le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii).

Le diable de Tasmanie est un marsupial tout comme les koalas et les kangourous, les femelles disposent donc d’une poche afin de porter et protéger sa progéniture.

C’est un carnivore, il se nourrit de kangourous, wallabys, oiseaux et même rongeurs. Le diable de Tasmanie est capable de chasser ces animaux  cependant en pratique il reste le plus souvent opportuniste, c’est donc majoritairement un charognard. Il est le plus grand de tous les marsupiaux carnivores, les mâles pèsent 8 kg en moyenne et peuvent mesurer jusqu’à 1 mètre (queue comprise), les femelles quant à elles pèsent 6 kg en moyenne pour une longueur de 70 cm. La grande particularité du diable est sa mâchoire, proportionnellement à sa taille, c’est la plus puissante du règne animal. Elle lui permet de casser les os des ses proies et de n’en faire qu’une bouchée.

Le diable de Tasmanie est un animal solitaire cependant il est amené à croiser ses congénères lors des repas, une hiérarchie se met en place afin de savoir quel sera le premier à manger. Le gagnant n’est pas forcément le plus combatif mais le plus crieur, en effet le cri du diable sert à dissuader les autres diables. Lors du repas, le diable ne mange que ce dont il a besoin afin de laisser ses congénères manger par la suite. En règle générale, les diables sont agressifs entre eux et les morsures sont fréquentes notamment au visage.

 

Les diables sont également amenés à se rencontrer pendant la période de reproduction en mars. Lors de cette période, les mâles se battent violemment afin de convaincre les femelles de leur puissance, ces-dernières préférant les mâles dominants. Par la suite le mâle conduit la femelle dans son terrier afin de permettre l’accouplement en toute sérénité. Malgré des prémices plutôt brutales, ce moment se termine par une sieste où les deux animaux dorment l’un contre l’autre. Afin d’être certaine qu’elle est gestante, la femelle essaye par la suite de s’échapper du terrier tel un brigand s’échappe d’une banque. En effet elle fait mine de dormir face au mâle avant de courir à toutes vitesse (jusqu’à 20km/h), ainsi elle peut désormais rencontrer d’autres mâles. Parfois la femelle se fait rattrapée par le mâle qui désirant assurer sa propre descendance, emprisonne celle-ci dans son terrier jusqu’à la fin de la saison des amours.

Trente et un jours plus tard dans le terrier de la femelle, elle donne naissance à une vingtaines d’individus roses et dépourvus de poils. Dès la naissances les diables doivent être forts et seuls quatre voir sept d’entre eux survivent, ceux qui parviennent à atteindre la poche de la mère et à la téter. Par la suite, la croissance est plutôt rapide et cent cinq jours après la naissances les petits quittent la poche, contrairement aux kangourous, il ne la regagne pas et restent dans le terrier de leur mère. Ils sortent pour la première fois de leur terrier à l’âge de 6 mois, ils ont alors accompagnés de leur mère, ils passent d’ailleurs leur temps sur le dos de celle-ci accrochés à sa nuque. A partir de ce moment, ils commencent à développer leur caractère fort et se battent régulièrement pour jouer entre frères et sœurs. A l’âge d’un an, ils quitteront leur mère et vont commencer à avoir un comportement similaire à celui d’un diable adulte, ils vont commencer à chercher de la nourriture. Cependant ils resteront le plus claire de leur temps dans les arbres, la où les adultes ne peuvent pas accéder. Ils seront sexuellement matures vers l’âge de 2 ans, à partir de cet âge, les femelles pourront procréer et donner naissance une fois par an, les mâles quant à eux devront attendre d’être assez imposants pour battre leurs concurrents expérimentés.

Depuis 1996, une maladie virale, dégénérant en tumeur cancéreuse de la face, frappe cette espèce et aurait éliminé la moitié de la population sauvage, estimée entre 20.000 et 70.000 individus. Ce cancer est l’un des rares à être transmissible, en l’occurrence ici par la morsure. Afin de sauvegarder l’espèce, l’Australie à mis en place des mesures, des diables sains ont donc été prélevés dans la nature afin d’assurer une population en captivité et éventuellement de réintroduire certains spécimens. Ainsi, il y a quelques années, l’Australie à envoyé des individus dans une dizaine de parcs zoologiques en dehors de l’Australie. Aujourd’hui une vingtaine de zoos dans le monde présentent des diables de Tasmanie en dehors de l’Australie.

En Europe, seul le zoo de Copenhague à l’autorisation de reproduire l’espèce, le zoo danois a reçu ses premiers diables (deux mâles et deux femelles) en octobre 2005, à l’occasion de la naissance du premier fils de Frederik, prince héritier du Danemark, et de son épouse Mary Donaldson, originaire de Tasmanie. Malheureusement, ces quatre individus n’auront jamais de descendance. En octobre 2012, le zoo danois reçoit deux nouveaux couples en provenance du Trowunna Wildlife Park, situé à Mole Creek en Tasmanie. Depuis, de nombreuses naissances ont eu lieu. Par la suite, les diables nés au Danemark ont été transférés dans plusieurs zoos européens dans le cadre d’un programme d’élevage.

En France : 

Seuls deux parcs zoologiques français présentent des diables de Tasmanie. Il s’agit du ZooParc de Beauval et de la Ménagerie du Jardin des Plantes.

  • ZooParc de Beauval : Depuis avril 2019, deux mâles y vivent, il s’agit de Cape et Cluan, deux frères nés en septembre 2017 à Copenhague. Ils disposent d’un complexe qui a coûté plus de 350 000 €, cette installation est composée de deux enclos extérieurs végétalisés qui disposent d’une rivière artificielle ainsi que de terrier artificiels. Ils disposent également d’un grand bâtiment intérieur au toit végétalisé, composé de plusieurs boxes pouvant être reliées les unes des autres. l’accès aux enclos se fait grâce à un petit tunnel sous-terrain situé en dessous du couloir des soigneurs. D’ici quelques années, il est prévu d’accueillir d’autres diables, mâles ou femelles.
  • La Ménagerie du Jardin des Plantes : En 2020, Mondee et Mackey, deux mâles nés en 2018 au Trowunna Wildlife Park en Tasmanie seront transférés de l’Australie vers Paris. Leur enclos parisien est végétalisé et dispose d’un plan d’eau.