Le potamochère roux (Potamochoerus porcus) est la seule des deux espèces de potamochères à être présentée en captivité en Europe. Le mot « potamochère » provient du grec et signifie « cochon » (choíros) des « rivières » (potámia). Les anglophones les nomment « river hogs », pouvant se traduire par « porcs des rivières ».
Autrefois, les deux espèces de potamochères reconnues à ce jour étaient considérées comme appartenant à une seule espèce. Cependant, les différences physiques et géographiques entre deux catégorie de ces animaux ont conduit à la réalisation d’une fission en deux espèces différentes que sont le potamochère roux et le potamochère du Cap (Potamochoerus larvatus).
Les cochons des rivières roux se retrouvent en Afrique de l’Ouest et en en Afrique centrale dans des environnements tropicaux. Ils abritent les zones humides le long des rivières, on les retrouve donc très souvent aux côtés des hippopotames. Tandis que les potamochères du Cap vivent dans les régions bordant le golf d’Aden et l’Océan Indien du contient africain, on peut en observer en Ethiopie, en Somalie, au Mozambique, au Kenya, en Tanzanie ou encore en Afrique du Sud. Contrairement à leurs proches génétiques au pelage roux, ces potamochères se retrouvent dans divers climats, que ce soit la jungle équatoriale, la savane, la brousse ou encore des zones quasi-désertiques.
Ces animaux sont comme nous, omnivores, bien qu’ils se nourrissent davantage de fruits, racines et autre baies, ils peuvent parfois déguster des petits reptiles ou bien des œufs. Leur dentition est similaire à celle des phacochères, cependant, les défenses des potamochères sont bien moins proéminentes que celles des proches de Pumbaa (phacochère dans Le Roi lion). Malgré tout, le rôle de ses dents est le même, il s’agit d’armes principalement utilisées par les mâles entre eux afin de défendre leur territoire ou encore s’accaparer les femelles d’un groupe extérieur. Tout comme les phacochères, les potamochères disposent d’une armure afin de résister aux coups de défenses lors des combats, il s’agit de verrues, autrement appelées « excroissances cartilagineuses », situées de chaque côté de la tête de l’animal, à proximité des yeux. Ces légères bosses évitant de perdre la vue en un seul coup de défenses, sont difficilement visibles car recouvertes d’une sorte de barbe.
Le physique du potamochère roux se distingue par une robe majoritairement rousse comme son nom l’indique mais aussi par un visage noir et blanc et surtout des oreilles fines se terminant par des toupets de poils. Le potamochère du Cap, quant à lui, dispose d’un physique globalement plus sombre, son corps est en partie roux mais son visage, ses jambes et sa crinière sont d’une couleur allant du gris au noir. Les deux espèces ont pour point en commun leur corpulence, similaire à celle des cochons domestiques, ils mesurent ainsi entre 60 et 75 cm pour un poids pouvant atteindre 80 kg.
Ces animaux vivent en groupes souvent composés d’un mâle dominant et de femelles, pouvant atteindre une dizaine d’individus. Ils sont particulièrement territoriaux et le rôle du mâle dominant est d’être apte à se battre au nom du groupe. Les potamochères vivent cachés durant la journée et sont particulièrement actifs durant la nuit, période durant laquelle ils se nourrissent.
Les deux espèces de potamochères sont classées en « préoccupation mineure » par l’UICN. Elles ne sont donc pas menacées, par ailleurs, la disparition progressive des prédateurs de ces animaux pourrait provoquer à l’avenir un surplus d’individus et des dégradations de l’environnement comme cela peut être observé avec le sanglier d’Europe (Sus scrofa).