Lion d’Asie

Le lion d’Asie (Panthera leo persica), aussi appelé lion de Perse, est une sous-espèce du lion, endémique de la forêt de Gir en Inde. Ce lion asiatique est ainsi considéré comme appartenant à la même espèce que ses cousins africains. En réalité, la sous-espèce présente de nombreuses différences avec les lions originaires d’Afrique.

Tout d’abord d’un point de vue physique, le lion d’Asie est globalement plus petit, son poil est plus foncé, la touffe de poils au bout de sa queue est plus garnie et les mâles arborent une crinière moins importante.

De plus, le comportement des individus indiens est bien différent de celui des autres, en effet, contrairement aux lions d’Afrique vivant en groupes composés d’un ou deux mâles et d’un harem de femelles, chez le lion d’Asie, mâles et femelles vivent un quotidien différent et ne se rencontrent réellement que pour la reproduction. Les mâles asiatiques dont bien moins jaloux et partagent le plus souvent les femelles de leur territoires entre frères, ce qui est extrêmement rare sur le continent africain.

Par ailleurs, la grandeur du groupe est bien plus importante en Afrique, les lions d’Asie vivant sur un territoire sont rarement regroupés dans des groupes composés de plus d’une dizaine d’individus. Cela est certainement dû au caractère restreint de la répartition de l’espèce, concentré dans un seul et unique sanctuaire.

Le population de cette sous-espèce est victime de nombreuses menaces, tout d’abord la proximité avec les populations humaines environnantes provoque des conflit notamment lorsque les lions se nourrissent d’animaux originaires d’élevages fermiers, incitant les fermiers à empoisonner les grands félins. Autre menace, la taille de la forêt de Gir, ne permettant pas l’évolution stable des individus provoque des migrations de lions solitaires vers des zones où ils ne peuvent pas s’alimenter correctement ou bien font face à dangers qu’ils ne connaissent pas comme l’eau par exemple. Enfin, la principale menace pesant comme une épée de Damoclès sur la survie du lion d’Asie dans les prochaines années est le manque de diversité génétique, en d’autres termes, une forte consanguinité impactant la bonne santé des individus mais également leur longévité ou encore la fertilité. Le risque est donc que la population de lions asiatiques finisse par devenir inapte et donc en voie de disparition.

Afin d’essayer de protéger la sous-espèce, si chère à l’Inde, des sanctuaires fermés ont été crées afin d’essayer de reproduire des individus en captivité avant de les réintroduire en milieu naturel.

Le rôle des zoos en Inde mais également dans le reste du Monde a donc une importance capitale pour l’avenir des programmes de réintroduction permettant dans le meilleur des cas de recréer une diversité génétique.

Cependant, si l’on prend la population actuelle de lions d’Asie en Europe, on peut constater des difficultés à mener à bien le programme d’élevage spécifique concernant cette sous-espèce. Ces problématiques, qui sont les mêmes que celles rencontrées pour l’élevage d’autres sous-espèces de lions en captivité comme le lion de l’Atlas par exemple, sont surtout la consanguinité, phénomène résultant d’un faible nombre d’individus fondateurs, mais également l’hybridation réalisée entre différentes sous-espèces de lions.

Aujourd’hui, le programme européen d’élevage du lion d’Asie en Europe, se doit de limiter la reproduction afin d’éviter un surenchérissement de la consanguinité couplé à une présence anarchique de certaines lignées face à d’autres. Ainsi, l’avenir de la sous-espèce en Europe dépend donc de rares individus au patrimoine génétique différent de la population actuelle, il s’agit par exemple des lions du Zoo de Prague, dont trois individus ont été importés en 2015 en provenance d’Inde. Ces individus nés soit dans des zoos soit dans des sanctuaires font malgré tout face à des problèmes de reproduction liés à une fertilité défaillante et l’incapacité d’un mâle à s’intéresser aux femelles en chaleur. Malgré des tentatives d’inséminations, le coordinateur du programme d’élevage, a, en 2021, décidé d’introduire un nouveau mâle originaire du Zoo de Budapest, ayant déjà un palmarès de réussite en tant que mâle reproducteur.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *